Étude ethnobotanique, ethno-taxonomique et ethnoécologique de Anacyclus pyrethrum var. pyrethrum (L.) Link. (Asteraceae) dans la vallée d’Ait Mhamed (Région d’Azilal, Maroc)
{"title":"Étude ethnobotanique, ethno-taxonomique et ethnoécologique de Anacyclus pyrethrum var. pyrethrum (L.) Link. (Asteraceae) dans la vallée d’Ait Mhamed (Région d’Azilal, Maroc)","authors":"Abderrahim Ouarghidi, A. Abbad","doi":"10.4000/ethnoecologie.5546","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Les racines des plantes medicinales constituent une part importante de la pharmacopee marocaine traditionnelle. Cependant, malgre le role interessant que jouent ces racines en medecine traditionnelle, plusieurs questions de durabilite et eventuellement de substitution ou/et de confusion ont ete soulevees. Anacyclus pyrethrum var. pyrethrum est parmi les plantes medicinales qui sont sujettes a cette situation. Le present travail constitue une contribution a une etude ethnobotanique, ethnotaxonomique et ethnoecologique de la plante A. pyrethrum var. pyrethrum dans la vallee d’Ait Mhamed, consideree comme un des derniers refuges de l’espece dans le Haut Atlas central. Les enquetes ethnobotaniques realisees aupres de 28 collecteurs et 2 grossistes dans la region ont montre que la racine, consideree comme la partie la plus exploitee de l’espece, est utilisee essentiellement en poudre ou en decoction contre le rhumatisme articulaire des membres inferieurs, des vertebres lombaires et aussi contre la gastroenterite. En application locale, la racine est utilisee fraiche contre les maux de dents et dans l’hygiene intime des femmes. L’etude a montre que les femmes possedent un savoir-faire plus important que les hommes dans l’usage phytotherapique de cette racine. L’etude ethnotaxonomique a montre que les collecteurs savent tres bien distinguer entre la racine de iguendez (A. pyrethrum var. pyrethrum ou vrai pyrethre) et celle de tiguendizt (A. pyrethrum var. depressus ou faux pyrethre). Les collecteurs utilisent la couleur des fleurs, la forme et la taille des racines et l’odeur pour differencier entre ces deux especes. Cela montre bien que la substitution entre les deux racines est volontaire et que la confusion est tres rare. L’etude ethnoecologique a montre qu’il y a un consensus au sein de deux groupes de collecteurs (jeunes et âges) en ce qui concerne l’ecologie de A. pyrethrum var. pyrethrum. Cela montre bien qu’il y a une transmission verticale du savoir ecologique entre les generations en ce qui concerne l’espece vu son interet economique. Cette etude a montre egalement que la population locale est consciente de la rarefaction de l’espece dans son aire de repartition naturelle et qu’elle detient un savoir-faire tres important concernant son mode de gestion et de conservation in situ.","PeriodicalId":424145,"journal":{"name":"Revue d’ethnoécologie","volume":"13 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-11-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"4","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue d’ethnoécologie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/ethnoecologie.5546","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Les racines des plantes medicinales constituent une part importante de la pharmacopee marocaine traditionnelle. Cependant, malgre le role interessant que jouent ces racines en medecine traditionnelle, plusieurs questions de durabilite et eventuellement de substitution ou/et de confusion ont ete soulevees. Anacyclus pyrethrum var. pyrethrum est parmi les plantes medicinales qui sont sujettes a cette situation. Le present travail constitue une contribution a une etude ethnobotanique, ethnotaxonomique et ethnoecologique de la plante A. pyrethrum var. pyrethrum dans la vallee d’Ait Mhamed, consideree comme un des derniers refuges de l’espece dans le Haut Atlas central. Les enquetes ethnobotaniques realisees aupres de 28 collecteurs et 2 grossistes dans la region ont montre que la racine, consideree comme la partie la plus exploitee de l’espece, est utilisee essentiellement en poudre ou en decoction contre le rhumatisme articulaire des membres inferieurs, des vertebres lombaires et aussi contre la gastroenterite. En application locale, la racine est utilisee fraiche contre les maux de dents et dans l’hygiene intime des femmes. L’etude a montre que les femmes possedent un savoir-faire plus important que les hommes dans l’usage phytotherapique de cette racine. L’etude ethnotaxonomique a montre que les collecteurs savent tres bien distinguer entre la racine de iguendez (A. pyrethrum var. pyrethrum ou vrai pyrethre) et celle de tiguendizt (A. pyrethrum var. depressus ou faux pyrethre). Les collecteurs utilisent la couleur des fleurs, la forme et la taille des racines et l’odeur pour differencier entre ces deux especes. Cela montre bien que la substitution entre les deux racines est volontaire et que la confusion est tres rare. L’etude ethnoecologique a montre qu’il y a un consensus au sein de deux groupes de collecteurs (jeunes et âges) en ce qui concerne l’ecologie de A. pyrethrum var. pyrethrum. Cela montre bien qu’il y a une transmission verticale du savoir ecologique entre les generations en ce qui concerne l’espece vu son interet economique. Cette etude a montre egalement que la population locale est consciente de la rarefaction de l’espece dans son aire de repartition naturelle et qu’elle detient un savoir-faire tres important concernant son mode de gestion et de conservation in situ.